Symptômes et Diagnostic

Traitement de l’aponévrose plantaire

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Aponévrose plantaire : un traitement mini-invasif indolore et efficace

La fasciite plantaire est une pathologie fréquente de la voûte plantaire, dont la guérison est rendue difficile par son mécanisme d’installation et son retentissement sur la marche. La fasciite plantaire, également appelée aponévrosite plantaire, est une inflammation des tissus de la voûte plantaire, qui se retrouvent épaissis et douloureux. 

La fasciite plantaire est souvent associée à la présence d’une épine calcanéenne, une excroissance osseuse qui aggrave les symptômes et retarde la guérison. L’épine calcanéenne est présente dans 40% des cas de fasciite plantaire, et son traitement est un enjeu majeur pour la guérison de la pathologie. 

Jusqu’à récemment, la fasciite plantaire était une pathologie difficile à traiter : Les traitements conservateurs ont été les seules options disponibles, sans forcément s’accompagner d’une efficacité radicale. Les traitements invasifs avaient une grande efficacité, mais étaient également associés à une longue période de rééducation et des complications.

Cependant, depuis les années 2000, l’avènement des techniques mini-invasives appliquées à la fasciite plantaire a permis d’ouvrir de nouvelles perspectives de traitement. Avant de s’intéresser aux bénéfices de l’embolisation dans le traitement de la fasciite plantaire, nous devrons d’abord nous intéresser aux méthodes conventionnellement utilisées.  

Fasciite plantaire, aponévrose plantaire : traitement par embolisation

L’embolisation est une intervention mini-invasive, qui ne nécessite pas d’ouverture de la peau. C’est une intervention rapide, d’une durée de 30 minutes à 1h, réalisée en ambulatoire. Elle ne laisse pas de cicatrice et ne nécessite pas d’hospitalisation. L’embolisation vient obstruer les vaisseaux sanguins surnuméraires produits par l’inflammation dans la fasciite plantaire. En l’absence de cette vascularisation, l’inflammation est moins ravitaillée en molécules inflammatoires et les symptômes de la fasciite s’amenuisent.

La procédure débute par une anesthésie locale au point de ponction artérielle, au niveau de l’aine. Ensuite, le praticien introduit un cathéter dans l’artère fémorale. L’avancée du cathéter jusqu’à la fasciite est guidée par l’image : Le praticien peut visualiser son avancée dans les artères en temps réel sur un écran de contrôle.

Le praticien remonte le cathéter jusqu’à la zone de la fasciite plantaire. Une fois le cathéter en place, le praticien injecte des agents emboliques dans les artères anormales. Ces agents se logent dans les vaisseaux sanguins ciblés et les bouchent, ce qui réduit le flux sanguin et diminue l’inflammation du fascia plantaire. La procédure est indolore pour le patient grâce à l’anesthésie locale. Pour finir, le radiologue interventionnel retire l’aiguille et pose un pansement compressif.

Critères d’éligibilité : L’embolisation de la fasciite plantaire est une intervention indiquée dans le traitement de l’aponévrose plantaire, lorsque les soins de suivi et les traitements conventionnels ont échoué à soulager la douleur du talon. Toutefois, cette intervention est contre-indiquée dans certaines situations, comme une grossesse ou une allergie aux produits de contraste employés.

Pour s’assurer que vous êtes éligible à l’embolisation de la fasciite plantaire, une consultation préalable à l’intervention sera réalisée. Elle permettra à l’un de nos radiologues interventionnels de s’assurer que vous êtes éligible à l’embolisation, et de vous expliquer la procédure en détails.

Prise en charge et prévention

Après une embolisation pour traiter une aponévrosite plantaire, il est important de prendre en charge et prévenir la récidive de la douleur. Plusieurs mesures préventives peuvent être mises en place pour éviter la récidive de la fasciite plantaire, dont :

  • La gestion du poids : Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs de fasciite plantaire. Perdre du poids peut réduire la pression exercée sur le fascia plantaire et diminuer les douleurs. Cela diminue également les contraintes osseuses et le remodelage des ostéones. L’épine calcanéenne se résorbe d’autant mieux à long terme.
  • Le renforcement et l’étirement avant l’exercice et la thérapie physique : Les étirements du fascia plantaire et du mollet peuvent améliorer la souplesse du pied, diminuer la tension des tendons et fascia et aboutir à une diminution des douleurs.
  • Le choix de chaussures de soutien appropriées : Porter des chaussures avec un bon soutien de la voûte plantaire et un amorti adéquat réduit la tension exercée sur le fascia plantaire et aide à faire disparaître l’épine calcanéenne. Les semelles orthopédiques peuvent également être utilisées pour apporter un soutien à l’appui.
  • Éviter de marcher pieds nus sur un sol dur : Marcher pieds nus sur des surfaces dures augmente la tension exercée sur le fascia plantaire.

Le pronostic de la fasciite plantaire est généralement bon lorsque ces mesures préventives sont respectées. Cependant, il est important de continuer à suivre les recommandations du médecin et à surveiller les symptômes. Le bon respect de ces mesures est clé pour influencer le pronostic.

Les méthodes de traitement conventionnelles de l’aponévrose plantaire

La fasciite plantaire est une affection douloureuse et invalidante qui peut avoir des conséquences à long terme sur la fonction du pied. Afin d’éviter ces complications, il est important de mettre en place des mesures conservatrices et des traitements adaptés. Les traitements de la fasciite plantaire comprennent :

  • Des mesures conservatrices : Elles sont les premières étapes du traitement et incluent le repos et la modification des activités pour éviter les mouvements qui aggravent la douleur.
  • Des exercices d’étirement du mollet et du fascia plantaire : Ils sont importants pour maintenir la souplesse des muscles et des tendons et prévenir l’atrophie. Des exercices d’étirement réguliers peuvent réduire la raideur matinale et améliorer la douleur au talon.
  • La prise de médicaments : Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine, l’ibuprofène ou le naproxène peuvent aider à réduire l’inflammation, soulager la douleur et prévenir le développement d’une épine calcanéenne. Dans les inflammations graves ou résistantes, des injections de corticostéroïdes peuvent être proposées.
  • L’utilisation d’analgésiques topiques : Ils peuvent être appliqués localement pour soulager temporairement la douleur.
  • La kinésithérapie : Elle peut inclure des exercices d’étirement et de renforcement, ainsi que des massages des muscles du mollet et du pied pour améliorer la flexibilité et la circulation sanguine.
  • Le port de chaussures adaptées : Des orthèses, des chaussures de soutien ou des semelles orthopédiques peuvent être recommandées pour un bon soutien de la voûte plantaire. Des semelles préfabriquées ou des orthèses sur mesure moulées à la forme exacte du pied répartissent mieux les contraintes mécaniques et ralentissent la formation d’une épine calcanéenne.

Ces traitements sont généralement efficaces pour soulager la douleur et améliorer la fonction du pied. Cependant, ils peuvent prendre du temps pour agir et certains patients dont la fasciite plantaire est suffisamment avancée peuvent ne pas répondre suffisamment aux traitements conservateurs. Dans ces cas, des options de traitement plus avancées peuvent être envisagées.

 

L’intervention chirurgicale de l’aponévrosite plantaire

La chirurgie de la fasciite plantaire est une option thérapeutique envisageable en cas d’échec des traitements conservateurs. Elles visent à dissoudre l’épine calcanéenne en répartissant mieux les charges pour diminuer la pression exercée sur l’aponévrose plantaire. Elle comprend 2 grandes modalités : La récession des gastrocnémiens et la libération du fascia plantaire :

  • La récession des gastrocnémiens est une intervention mini-invasive réalisée sous anesthésie locale. Le chirurgien réalise une petite incision de 2 à 3 cm, puis libère partiellement le tendon du muscle gastrocnémien. Cette intervention a pour but de relâcher le tendon et d’allonger le muscle du mollet afin de réduire la pression exercée sur l’aponévrose plantaire.
  • La libération du fascia plantaire est une intervention mini-invasive, similaire à la récession des gastrocnémiens, mais avec une incision légèrement plus grande. Le chirurgien réalise une petite incision dans le fascia plantaire, puis libère partiellement ou complètement l’aponévrose plantaire. En relâchant le fascia plantaire, la tension exercée sur le tendon du muscle gastrocnémien diminue et le calcanéum, soumis à des tensions moindres, n’est plus stimulé à faire croitre une épine osseuse calcanéenne.

Ces deux chirurgies restent associées à un risque de saignement, d’infection et de douleur au site opératoire non négligeable. C’est dans l’objectif d’aboutir à une intervention minimisant ces complications que l’embolisation de la fasciite plantaire a été développée.

Facteurs influençant le pronostic

Le pronostic de la fasciite plantaire dépend de plusieurs facteurs, dont la gravité de la condition, l’âge du patient, l’adhésion aux traitements et aux mesures préventives, et la présence de facteurs de risque. En effet :

  • L’adhésion du patient aux traitements et aux mesures préventives est un élément majeur dans la prise en charge de la fasciite plantaire. Les patients qui respectent les recommandations de repos, d’étirements et de port de semelles orthopédiques ont de bien meilleures chances de guérison et de résolution de l’épine calcanéenne. 
  • Les patients qui ne respectent pas les recommandations de repos et d’étirements ont un risque de récidive de la fasciite plantaire et un second traitement sera nécessaire. Le pronostic de la fasciite plantaire dépend également de l’âge du patient. Les patients jeunes ont tendance à récupérer plus rapidement que les patients âgés, leurs mécanismes de régénération étant plus efficaces à réparer les tendons et dissoudre l’épine calcanéenne. 
  • La présence de facteurs de risque, tels qu’une obésité, une surcharge pondérale, une activité physique intense, ou des problèmes de pieds préexistants augmentent le risque de récidive de la fasciite plantaire puisqu’ils exercent une pression mécanique sur l’aponévrose traitée. La réduction de l’exposition à ces facteurs permettra une récupération d’autant plus rapide et un risque de récidive d’autant plus faible.

Aponévrose plantaire : temps de guérison

La guérison de la rupture de l’aponévrose plantaire peut varier en fonction de la gravité de la blessure, de la rapidité avec laquelle le traitement approprié est mis en œuvre, et de la réponse individuelle du patient au traitement. En général, la guérison peut prendre plusieurs semaines à plusieurs mois.

Le temps de guérison ainsi que la douleur est largement réduit avec l’embolisation de la fasciite plantaire.

Combien d'arret de travail pour une épine calcanéenne ?

La durée d’un arrêt de travail en raison d’une épine calcanéenne, également appelée fasciite plantaire, dépend de la gravité de la condition, de la nature de votre travail, et de la manière dont vous répondez au traitement. En général, la fasciite plantaire peut nécessiter une période d’arrêt de travail limitée, mais cela varie d’une personne à l’autre.

Si votre travail implique beaucoup de marche, de station debout prolongée ou d’autres activités qui pourraient aggraver la douleur associée à l’épine calcanéenne, votre médecin pourrait recommander un arrêt de travail temporaire pour permettre à votre pied de guérir.