
L’épaule gelée
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L’épaule gelée – Capsulite rétractile
La capsulite rétractile de l’épaule, aussi appelée épaule gelée, est une pathologie dont les symptômes incluent une perte de mobilité de l’épaule et des douleurs lorsqu’elle est mobilisée. Ces symptômes peuvent être importants, jusqu’à l’immobilisation complète de l’épaule. La capsulite rétractile peut ensuite durer des années, ce qui la rend d’autant plus handicapante.
La capsulite a jusque-là été une des pathologies de l épaule coriace à traiter. La seule solution non-invasive était un repos avec éventuellement un arrêt de travail d’une durée prolongée.
Il nous faudra d’abord comprendre les mécanismes à l’origine de l’épaule gelée et ses symptômes, avant de s’intéresser aux traitements disponibles permettant d’accélérer la guérison, en particulier les traitements mini invasifs de nouvelle génération.
Qu'est-ce qu'une capsulite (épaule gelée) ?
La capsulite rétractile de l’épaule est une affection douloureuse qui limite les mouvements de l’épaule. Elle est parfois appelée capsulite adhésive. L’anatomie de l’épaule est complexe, elle se compose de 3 os, l’omoplate, l’humérus et la clavicule.
L’articulation gléno- humérale reliant la tête de l’humérus (os du bras) à la cavité glénoïdale de l’omoplate est considérée comme l’articulation principale de l’épaule. Cette articulation souvent décrite comme une articulation « à rotule »permet une grande amplitude de mouvement. Les muscles et les tendons forment la coiffe des rotateurs. Une capsule articulaire formée d’un tissu conjonctif solide, composé de fibres de collagène, entoure toute l’articulation. Lorsque la capsule est enflammée, un mécanisme de cicatrisation est initié, la production de collagène augmente, de nouveaux vaisseaux sanguins apparaissent et des molécules inflammatoires sont larguées à partir du sang. Une fibrose tissulaire et une perte d’élasticité se développent, la capsule s’épaissit se rétracte et devient rigide. Une immobilité progressive de l’épaule apparait la rendant difficile à bouger. Dans certains cas l’épaule est gelée dans sa position d’où le terme d’épaule gelée .Les nerfs sont excités par les molécules inflammatoires d’où les douleurs.
Quel taux d'incidence de la capsulite rétractile ?
La capsulite rétractile de l’épaule, ou épaule gelée, est une affection dont le taux d’incidence est estimé à 2%.
La capsulite est plus fréquente chez les personnes âgées de 40 à 60 ans. Elle affecte également davantage les femmes que les hommes. Ces informations vont constituer la base pour déterminer les profils les plus à risque de développer la capsulite de l’épaule.
Quels sont les profils les plus à risque de développer une capsulite de l’épaule ?
La capsulite rétractile de l’épaule peut toucher un large éventail de personnes. Chacun de ces facteurs contribue de manière spécifique au développement de la capsulite.
- Age : La capsulite est plus fréquente chez les adultes, en particulier entre 40 et 60 ans, lorsque les effets du vieillissement se font sentir dans l’articulation de l’épaule.
- Sexe : On observe une prévalence plus élevée de cette affection chez les femmes que chez les hommes.
- Blessure récente à l’épaule : Toute intervention chirurgicale ou blessure traumatique à l’épaule nécessitant une immobilisation (par exemple une attelle, une écharpe ou un bandage d’épaule) peut accroître le risque de développement de la capsulite .Cela inclut des situations telles les ruptures de la coiffe des rotateurs, les fractures de l’omoplate, de la clavicule ou du bras.
- Diabète : Les personnes atteintes de diabète présentent un risque accru de développer une épaule gelée en raison de problèmes inflammatoires et de troubles de la microcirculation. Entre10 à 20 % des diabétiques développent cette condition faisant du diabète un facteur de risque significatif.
- Maladies cardiovasculaires et accidents vasculaires cérébraux .Ils peuvent restreindre les mouvements du bras et de l’épaule favorisant l’immobilisation de l’épaule, ce qui accroit le risque de rétraction de la capsule.
- Autres conditions médicales associées : l’hypothyroïdie et l’hyperthyroïdie sont associées a la capsulite par un mécanisme mal élucidé. La maladie de Parkinson en limitant la mobilité
augmente le risque de développer cette affection. La présence de l’un ou de plusieurs de ces facteurs de risque, combinée à des symptômes évocateurs tels que douleur et perte de mobilité de l’épaule, devrait susciter une suspicion de capsulite rétractile de l’épaule et encourager une évaluation médicale plus approfondie.
Les différentes phases de la capsulite de l’épaule.
Cette condition est divisée en trois stades :
- Stade gel (phase froide). Ce premier stade, d’une durée de 6 semaines à 9 mois se caractérise par une raideur et une douleur croissantes de l’épaule. Les amplitudes articulaires de l’épaule sont de plus en plus limitées et la douleur peut être particulièrement intense la nuit. L’incapacité à bouger l’épaule est souvent le symptôme prédominant de cette phase
- Le stade gelé. Ce deuxième stade qui dure de 2 à 6 mois est marqué par une douleur persistante et une raideur accrue de l’épaule . Bien que la douleur puisse commencer à régresser, l’incapacité à bouger l’épaule demeure, rendant de nombreuses tâches et activités quotidiennes difficiles voire impossibles.
- Phase de dégel (récupération). Durant cette troisième phase, pouvant s’étendre sur 6 mois a 2 ans, la capacité à bouger l’épaule commence à s’améliorer. La douleur diminue progressivement, la personne récupère progressivement et peut même retrouver presque entièrement la mobilité de son épaule.
En présence de symptômes évocateurs et de facteurs de risque significatifs, il est crucial de consulter un médecin sans délai afin d’entamer un examen clinique.
Les options de prises en charge de la capsulite de l’épaule
Les traitements de la capsulite se répartissent selon 3 grands axes en fonction de l’intensité des
symptômes et de leur persistance dans le temps.
- Les traitements simples de première intention comportent :
– La pose de compresses chaudes et froides, qui aident à soulager la douleur et à réduire le gonflement.
– Traitement médicamenteux. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), tels l’ibuprofène (Advil®, Motrin®) et l’acétaminophène (Tylenol®), sont couramment utilisés pour diminuer la douleur et l’inflammation. Toutefois à long terme les AINS peuvent s’accompagner d’effets indésirables. Les injections de stéroïdes peuvent être envisagées pour les douleurs et les gonflements sévères. Un corticostéroïde comme la cortisone est alors injecté directement dans l’articulation de l’épaule.
-Thérapie physique.Un kinésithérapeute peut enseigner des exercices d’étirement et d’amplitude des mouvements pour améliorer la mobilité .La poursuite d’un programme d’exercice à domicile est essentielle pour maintenir et améliorer la mobilité.
– La stimulation nerveuse électrique transcutanée (TENS), à l’aide d’un appareil à piles, réduit la douleur en bloquant les impulsions nerveuses. Si les traitements simples n’apportent pas de soulagement après environ un an, d’autres procédures peuvent être envisagées.
- Traitements chirurgicaux :
-La manipulation sous anesthésie : Au cours d’une anesthésie générale, le médecin force le mouvement de votre épaule pour provoquer un étirement ou une déchirure de la capsule articulaire afin de relâcher la tension.
– Arthroscopie de l’épaule (libération capsulaire). L’orthopédiste réalise de petites incisions pour accéder à l’articulation de l’épaule et relâcher les parties tendues de la capsule articulaire. Ces deux chirurgies sont traumatisantes pour l’articulation et s’accompagnent d’une lésion des
tissus. Ces méthodes, historiquement utilisées, ont été progressivement remplacées par les techniques mini-invasives dont l’embolisation. - Le traitement par embolisation : A l’aide d’un cathéter remonté dans le réseau artériel jusqu’à l’épaule, le praticien peut colmater les artères surnuméraires responsables du largage des substances inflammatoires dans l’épaule. Le cathéter est inséré au niveau du poignet, et ne nécessite pas d’inciser les tissus pour arriver à la capsule. De plus l’embolisation ne présente pas les risques de complications liées aux chirurgies, ni le besoin d’une anesthésie générale.
FOIRE AUX QUESTIONS
Quelle est la principale cause de la capsulite rétractile de l’épaule ?
Bien que la cause exacte ne soit pas toujours connue, la capsulite rétractile peut être liée à des traumatismes, à des immobilisations prolongées ou à des maladies sous-jacentes. Des facteurs comme les blessures mineures ou les chirurgies peuvent la déclencher.
La capsulite rétractile de l’épaule est-elle permanente ?
Non, la plupart des personnes récupèrent avec le temps, bien que cela puisse prendre plusieurs années.
Y-a-t-il des exercices spécifiques pour la capsulite rétractile de l’épaule ?
Oui, la physiothérapie peut aider à restaurer la mobilité et à réduire la douleur.
L’exercice peut-il aggraver la condition ?
Cela dépend de l’exercice. Il est préférable de consulter un physiothérapeute pour obtenir des recommandations spécifiques.
Les anti-inflammatoires sont-ils efficaces contre la capsulite rétractile de l’épaule ?
Ils peuvent aider à réduire la douleur et l’inflammation. Néanmoins ils provoquent des effets secondaires à long terme.
Existe-t-il des remèdes naturels pour traiter la capsulite rétractile ?
Certains trouvent un soulagement avec des approches naturelles comme la thérapie par le chaud ou le froid et certaines formes d’exercice, mais il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant d’essayer de nouveaux traitements.
L’acupuncture est-elle utile ?
Certains patients trouvent un soulagement avec l’acupuncture bien que les études concernant son efficacité soient mixtes.
Puis-je éviter la chirurgie ?
Oui, la plupart des cas de capsulite rétractile peuvent être traités sans chirurgie avec une intervention d’embolisation peu invasive. La chirurgie n est recommandée qu’en dernier recours lorsque d’autres traitements n’ont pas fonctionné.
Quel est le temps de guérison d’une capsulite rétractile suite à une embolisation ?
Les études montrent qu’une réduction de la douleur et une amélioration de la mobilité sont observées 3 à 6 mois après la procédure .De plus, il n’a pas été rapporté d’effets indésirables majeurs ni de réapparition des symptômes. Cette intervention sur la capsule articulaire n’engendre pas un arrêt de travail
La capsulite est-elle identique à l’arthrite ?
Non, bien qu’elles affectent toutes les deux les articulations, elles sont causées par des problèmes différents.
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Conseil de prévention d'une capsulite rétractile
Le risque d’épaule gelée peut être évité, ou du moins réduit, si une thérapie physique est entamée peu de temps après une blessure à l’épaule dans laquelle le mouvement de l’épaule est douloureux ou difficile. Ne pas garder l’épaule immobile est le principal facteur sur lequel il est possible d’agir pour prévenir une capsulite.
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