Symptômes clinique et diagnostic de l’hypertrophie bénigne de la prostate
Article supervisé avec le Dr Antoine Hakime et le Dr Massimiliano Di Primio – dernière mise à jour le 09/02/2025
1. Symptômes cliniques d'un adénome de la prostate
Le prostatisme définit l’ensemble des troubles urinaires lié à l’hypertrophie de la prostate. Ces symptômes sont causés par :
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- L’obstruction sous vésicale et le rétrécissement de l’urètre dû à l’hypertrophie bénigne de la prostate (prostate gonflée)
- La surcharge de travail de la vessie qui tente d’évacuer l’urine malgré l’obstruction (vessie de lutte)
L’hypertrophie bénigne de la prostate impacte l’aisance à uriner et provoque selon le stade de la maladie les symptômes suivants consécutifs au vidange et au stockage de l’urine dans la vessie :
1. Symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) : Les premiers symptômes qui apparaissent concernent les voies urinaires inferieures et se manifestent par les signes suivants :
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- Difficulté à déclencher la miction :la prostate élargie exerce une pression sur l’urètre et obstrue le flux d’urine
- Flux urinaire faible ou interruption du jet : le volume et la force du flux peuvent être réduits entrainant la sensation que la vessie ne se vide pas complètement
- Besoins urgents et envies fréquentes d’uriner :la vidange incomplète de la vessie suscite un besoin plus fréquent d’uriner en particulier la nuit, phénomène connu sous le nom de nycturie.
2. Complications aigues : Elles peuvent apparaitre par suite d’une décompensation. On peut voir ainsi surgir une rétention urinaire aigue, ou une infection urinaire.
3. Complications chroniques : en l’absence de traitement le résidu mictionnel augmente, la vessie devient hypo active ; des fuites urinaires et une incontinence par regorgement peuvent apparaitre.
2. Étapes du Diagnostic de l’hypertrophie bénigne de la prostate
La présence des symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) liés à la vidange et au stockage des urines dessine un tableau clinique significatif qui oriente vers l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Néanmoins ces symptômes peuvent se retrouver aussi au cours d’autres affections de la prostate et ne permettent pas d’exclure une prostatite, un cancer de la prostate ou une hyperactivité de la vessie .
Plusieurs étapes sont nécessaires au diagnostic, il faut :
- Confirmer l’augmentation du volume prostatique
- Evaluer le retentissement urinaire de l’adénome prostatique
- Evaluer la gravité du gonflement prostatique
- Eliminer le risque de cancer de la prostate
Le diagnostic de l’HBP se fera par un examen clinique incluant un interrogatoire minutieux, un toucher rectal , des tests sanguins (PSA) et urinaires, une débitmétrie urinaire, une échographie et au besoin une biopsie de la prostate ou une IRM.
3. Diagnostic différentiel des troubles urinaires : Quelles sont les autres causes ?
De nombreuses pathologies peuvent mimer les symptômes d’une hypertrophie bénigne de la prostate et provoquer des troubles urinaires. Afin de ne pas confondre ces pathologies au moment de poser un diagnostic il faut rechercher la présence de symptômes qui leur sont spécifiques.
- Infections des voies urinaires : une infection urinaire a la particularité de causer des brulures ou des douleurs à la miction. Les urines sont généralement troubles et malodorantes
- Inflammation de la prostate : en plus des symptômes urinaires l’inflammation de la prostate s’accompagne de douleurs dans la région pelvienne avec parfois de la fièvre et des frissons
- Rétrécissement de l’urètre : Les troubles mictionnels engendrés ont tendance a donner un jet urinaire par pulvérisation. La prostate est d’aspect normal
- Cicatrice au niveau du col vésical : une intervention chirurgicale antérieure peut laisser une cicatrice qui affecte la miction. La prostate est d’aspect normal.
- Calculs vésicaux ou rénaux : ces calculs peuvent bloquer partiellement le flux d’urine provoquant des douleurs aigues et intenses avec présence de sang dans les urines
- Problèmes neurologiques : certains troubles nerveux au niveau des nerfs qui contrôlent la vessie peuvent affecter la capacité de la vessie à se vider correctement. Les troubles mictionnels s’accompagnent de fuites urinaires par défaut de fonctionnement des sphincters (vessie neurogène).
- Cancer de la prostate ou de la vessie: ces cancers peuvent susciter des symptômes similaires à ceux de l HBP.
- Certains médicaments : les antalgiques contre la douleur, les opioïdes, les antidépresseurs tricycliques ,les médicaments contre le rhume et les allergies peuvent affecter la fonction de la vessie et provoquer des difficultés à uriner.
4. Diagnostic chez Xpermd
Voici comment nos médecins procèdent pour le diagnostic d hypertrophie bégnine de la prostate en vue de son traitement par embolisation :
- Evaluation de l’hypertrophie par une échographie : cet examen utilise des ondes sonores pour créer une image de la prostate permettant d’évaluer sa taille et sa forme. L’échographie permet d’obtenir des informations plus détaillées que le toucher rectal.
- Evaluation de la gêne par une débitmétrie: cet examen mesure la vitesse et le débit urinaire pour déterminer le degré d’obstruction.
- Eliminer le cancer de la prostate ou tout autre diagnostic différentiel. Certains symptômes de l’adénome sont semblables aux symptômes du cancer de la prostate. Un test de PSA complété si nécessaire par une IRM prostatique est réalisé.
- Visualiser les artères prostatiques : une cartographie artérielle par angioscanner en préopératoire permet de visualiser les artères qui alimentent la prostate. Cet examen est essentiel avant une embolisation pour déterminer la meilleure approche . Une fois la cartographie obtenue l’hypertrophie bégnine de la prostate pourra être radicalement traitée par embolisation.
L’embolisation coupe une partie de l’irrigation vasculaire de la prostate et diminue ses apports nutritifs. Privée de vascularisation la prostate diminue de volume sans avoir eu recours à une chirurgie ouverte.
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FAQ : biopsie de la prostate