Hypertrophie bénigne de la prostate

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Prostate : Symptômes de l’Hypertrophie prostatique

Article supervisé avec le Dr Antoine Hakime et le Dr Massimiliano Di Primio –  dernière mise à jour le 24/02/2024

Prostatisme : Quels symptômes ?

Les symptômes de prostatisme courants (hypertrophie bénigne de la prostate) sont le plus souvent causés par :

  • l’obstruction ou le rétrécissement de l’urètre due à une prostate gonflée,
  • ou par la surcharge de travail de la vessie qui tente de faire passer l’urine à travers l’obstruction.

L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) impacte l’aisance à uriner. De plus, elle provoque des symptômes consécutifs à la vidange et au stockage de l’urine selon le stade de la maladie. Cette série de symptômes affecte les voies urinaires inférieures. Les symptômes débutent le plus couramment par :

  • Difficulté à commencer à uriner : La pression exercée par la prostate élargie sur l’urètre obstrue le flux d’urine. Une difficulté à déclencher la miction se ressent chez les hommes atteints d’hypertrophie prostatique.
  • Flux urinaire faible ou interruption du jet : Le volume et la force du flux d’urine peuvent être réduits. Elle entraîne une sensation que la vessie ne se vide pas complètement.
  • Envie d’uriner fréquemment : La vidange incomplète de la vessie suscite un besoin plus fréquent d’uriner. En particulier, les hommes atteints d’HBP peuvent ressentir le besoin d’uriner la nuit, un phénomène connu sous le nom de nycturie.

Ces symptômes peuvent être classés de la manière suivante :

  • Symptômes du bas appareil urinaire : Ils englobent l’ensemble des symptômes liés aux « voies urinaires inférieures ». De plus, ils peuvent inclure des problèmes de vidange et de stockage.
  • Symptômes liés à la vidange : Ils concernent les difficultés à commencer à uriner. Ils reflètent aussi la sensation que la vessie ne se vide pas entièrement.
  • Symptômes liés au stockage : Ils sont associés à la nécessité d’uriner fréquemment, en particulier la nuit.

La présence de ces symptômes dessine un tableau clinique et oriente vers un trouble de la prostate. Néanmoins, l’étude de ces symptômes ne permet pas d’exclure des infections, un cancer de la prostate ou une hyperactivité de la vessie.

Prostatisme : les causes des symptômes urinaire

Les infections des voies urinaires, l’inflammation de la prostate, des pathologies neurologiques et d’autres pathologies sont toutes des causes susceptibles de mimer les symptômes d’une hypertrophie bénigne de la prostate. Pour ne pas confondre ces pathologies au moment de poser un diagnostic, il faudra chercher la présence de symptômes qui leurs sont spécifiques :

  • Infection des voies urinaires : Une infection aura la particularité de causer des brûlures ou des douleurs à la miction. Les urines sont généralement troubles et malodorantes.
  • Inflammation de la prostate : L’inflammation de la prostate s’accompagne en plus des symptômes urinaires par des douleurs dans la région pelvienne et parfois une fièvre ou des frissons.
  • Rétrécissement de l’urètre : Un rétrécissement de l’urètre à tendance à donner un jet par pulvérisations. La prostate est également d’aspect normale.
  • Cicatrice au niveau du col de la vessie : Une intervention chirurgicale antérieure peut laisser une cicatrice qui affecte la miction. Elle peut engendrer les mêmes manifestations qu’un rétrécissement de l’urètre, à prostate normale.
  • Calculs vésicaux ou rénaux : Ces pierres peuvent bloquer partiellement le flux d’urine, provoquant des douleurs et d’autres symptômes. Elles s’accompagnent généralement de douleurs aiguës et intenses, et de sang dans les urines.
  • Problèmes au niveau des nerfs qui contrôlent la vessie : Certains troubles nerveux peuvent affecter la capacité de la vessie à se vider correctement. Dans ce cas de figure, les troubles urinaires s’accompagnent aussi de fuites urinaires par défaut de fonctionnement des sphincters.
  • Cancer de la prostate ou de la vessie : Ces cancers peuvent provoquer des symptômes très similaires à ceux de l’HBP.

De plus, certains médicaments peuvent également entraîner des symptômes qui ressemblent à ceux de l’HBP. Parmi eux :

  • Les antalgiques pour soulager la douleur : Les opioïdes peuvent affecter la fonction de la vessie.
  • Les médicaments contre le rhume et les allergies
  • Des médicaments anciens contre la dépression : Les antidépresseurs tricycliques peuvent provoquer des difficultés à uriner.

Comment savoir si on est malade de la prostate ? Le diagnostic

Le diagnostic de l’hypertrophie bénigne de la prostate a lieu par:

  • un toucher rectal,
  • une débitmétrie urinaire
  • et au besoin, une biopsie ou IRM.

Le patient subit ces tests et examens pour confirmer:

  • l’augmentation de volume prostatique,
  • son retentissement urinaire de l’adénome de la prostate,
  • évaluer la gravité du gonflement de la prostate
  • et quantifier le risque de cancer.

Parmis ces examens:

  • Toucher rectal : C’est l’un des premiers examens réalisés par le médecin. Il permet d’évaluer la taille de la prostate et de détecter d’éventuelles anomalies.
  • Débitmétrie urinaire : Cet examen mesure la vitesse et la quantité d’urine évacuée pendant la miction. Il aide à évaluer la gravité de l’obstruction causée par cet adénome prostatique.
  • Biopsie ou imagerie par résonance magnétique (IRM) : Ces tests peuvent être réalisés pour éliminer la présence d’un cancer de la prostate en cas d’hypertrophie de la prostate, en particulier si le taux de PSA est élevé.

Chez Xpermd, voici comment nos médecins procèdent pour le diagnostic en vue de l’embolisation de l’hypertrophie :

  1. Évaluation de l’hypertrophie par une échographie : Cet examen utilise des ondes sonores pour créer une image de la prostate, permettant d’évaluer sa taille et sa forme. Elle permet d’obtenir des informations plus détaillées que le toucher rectal.
  2. Évaluation de la gêne par une débitmétrie : Comme mentionné précédemment, cet examen mesure le flux urinaire pour déterminer le degré d’obstruction.
  3. Diagnostic différentiel : Certains symptômes de l’adénome de la prostate sont semblables aux symptôme du cancer de la prostate. Pour éliminer le cancer de la prostate en présence d’une hypertrophie de la prostate, un test PSA est réalisé, complété si nécessaire par une IRM prostatique. Ces tests permettent de distinguer l’hypertrophie prostatique bénigne d’autres conditions plus graves.
  4. Cartographie artérielle pré-opératoire par angioscanner : Cet examen permet de visualiser les artères qui alimentent la prostate. Il est essentiel avant une embolisation pour déterminer la meilleure approche chirurgicale.

Une fois la cartographie artérielle obtenue, l’hypertrophie bénigne de la prostate pourra être radicalement remaniée par embolisation. L’embolisation coupe une partie de l’irrigation vasculaire de la prostate et diminue ses apports nutritifs. Par conséquent, la prostate diminue de volume autant qu’elle a été privée de vascularisation sanguine, sans avoir eu besoin de recourir à une chirurgie ouverte.