Les douleurs d’origines nerveuses, dites neuropathiques, sont la cause de 25% des douleurs chroniques en France. Elles sont causées par une dérégulation du fonctionnement des nerfs, qui envoient au cerveau un signal douloureux en l’absence de stimuli douloureux.

Dans les douleurs neuropathiques, les traitements se reposent sur la modulation du signal nerveux : Les traitements cherchent à le rétablir à la normale ou au moins à le diminuer. Toutefois, les médicaments susceptibles d’agir sur les douleurs neuropathiques sont également susceptibles d’altérer le fonctionnement nerveux du corps en général. Ils s’accompagnent alors d’importants effets indésirables.

Par ailleurs, au cours de la dernière décennie, plusieurs études ont mis en lumière le rôle de la toxine botulique dans la modulation nerveuse. Puisque la toxine botulique à doses thérapeutiques ne présente pas d’effets indésirables notables, ces études font la promesse d’une balance bénéfice/risque exceptionnelle. Nous allons donc explorer les résultats de ces études au cours de cet article.

Les douleurs neuropathiques : Qu’est-ce que c’est ?

Les nerfs sont les cellules responsables du transport des stimuli sensoriels du corps au cerveau, et de la transmission des commandes du cerveau au corps. Lorsque cette machinerie fonctionne en harmonie, les informations douloureuses sont la retranscription d’une anomalie ou lésion au sein du corps. 

Pour fonctionner, les neurones présentent des récepteurs sur leur corps cellulaire, qui détectent des substances dites algogènes. Ces substances sont produites par les cellules en situation de souffrance, et activent les neurones proportionnellement à la sévérité de la lésion. Lorsque ces substances sont détectées, les neurones s’activent et informent le cerveau par un signal douloureux.

Parfois, la machinerie neuronale se dérégule. Les neurones s’activent en l’absence de lésion causale, et une information douloureuse est renvoyée au cerveau sans messagers douloureux. Un très grand nombre de tableaux cliniques peuvent aboutir à des douleurs neuropathiques, ce qui en fait une pathologie non seulement fréquente mais variée dans ses manifestations.

 

Douleurs neuropathiques : quels traitements sont disponibles ?

Puisque les douleurs neuropathiques se manifestent en l’absence de pathologie causale, les douleurs ne peuvent pas être régulées par la prise en charge d’une lésion sous-jacente. Les seuls traitements restants pour les douleurs neuropathiques sont les traitements qui modulent directement l’activité nerveuse. A cette fin, plusieurs traitements ont été considérés :

  • Les antiépileptiques : Les antiépileptiques augmentent le seuil d’activation des neurones. Il est moins probable qu’elles s’activent et envoient un seuil douloureux au cerveau. Toutefois, ils ne sont pas spécifiques des neurones sensitifs : Ils agissent sur d’autres populations de neurones, dans le système nerveux central ou système digestif, et les régulent. Les effets indésirables sont très vastes et incluent agitation, confusion, vertige, nausées ou allergies.
  • Les antidépresseurs : Ils facilitent la transmission de la sérotonine et de la noradrénaline. Ces neurotransmetteurs recrutent et activent des populations de neurones qui s’opposent aux neurones de la douleur. Ils sont donc capable de jouer sur les douleurs neuropathiques, mais comme les antiépileptiques, ils ne sont pas spécifiques : Ils interfèrent avec le fonctionnement du système nerveux central et digestif et s’accompagnent d’une longue liste d’effets indésirables.
  • Les traitements non médicamenteux et les médicaments locaux : La kinésithérapie et certains anesthésiques locaux comme la lidocaïne peuvent être envisagés selon le type de douleurs neuropathiques. Les effets indésirables sont plus limités que les antidépresseurs ou antiépileptiques, mais l’efficacité des traitements non médicamenteux et des médicaments locaux varie grandement selon le type de douleurs neuropathiques et le tableau clinique derrière la neuropathie.
  • L’infiltration de toxine botulique est une intervention innovante et mini-invasive réalisée en radiologie interventionnelle. La toxine botulique est connue pour son effet paralysant sur les muscles : Elle interfère avec la libération des neurotransmetteurs ordonnant aux muscles de se contracter. La toxine botulique interfère aussi avec la libération des molécules algogènes. En diminuant leur libération, elle bloque le déclenchement des douleurs neuropathiques sans exposer à des risques d’effets indésirables notables.

Etant donné que la toxine botulique présente un excellent profil de sûreté, ses bénéfices sur les douleurs neuropathiques sont d’autant plus intéressants et ont attiré l’intérêt de la recherche scientifique. Plusieurs études ont analysé sa place dans l’arsenal thérapeutique contre les neuropathies.

Douleurs neuropathiques : Le traitement naturel par injection de botox ?

La toxine botulique : Retourner à la normale l’activation des neurones sensitives

L’infiltration de toxine botulique est un traitement naturel mini-invasif. Le botox va court-circuiter le relargage des molécules algogènes dans les tissus. Les neurones responsables des douleurs neuropathiques, dont la sensibilité aux stimuli algogènes est accrue, seront moins propices à envoyer des signaux nerveux. 

Les études réalisées montrent une diminution drastique des douleurs neuropathiques en une semaine après le début du traitement naturel. La toxine botulique a été montrée efficace dans les douleurs neuropathiques causées par les suites d’un AVC, d’une lésion de la moelle spinale, des douleurs des membres fantômes, du syndrome du tunnel carpien, la névralgie occipitale, les neuropathies diabétiques, les neuropathies herpétiques ou associées aux suites d’une chirurgie. Son champ d’action est vaste, efficace sur plusieurs types de douleurs neuropathiques, et laisse entrevoir la possibilité d’un traitement naturel universel à ces douleurs. Selon la pathologie, les douleurs sont réduites d’environ 50% jusqu’à 90%.

Aussi, contrairement aux traitements médicamenteux, aucun effet indésirable irréversible ou grave ne s’est déclenché parmi les 142 patients traités et surveillés à l’occasion de douleurs neuropathiques. Certains effets indésirables mineurs et réversibles tels qu’un hématome ou une faiblesse musculaire au point d’injection ont été rapportés, sans avoir pour autant nécessité une prise en charge additionnelle.

Les études menées confirment la balance bénéfice/risque des injections de botox : Une réduction de plus de 50% des douleurs dans la totalité des pathologies étudiées, associée à un risque d’effet indésirable minimal. Toutefois, l’injection de botox à des fins neurologiques est complexe. Son gain de popularité est récent et un nombre restreint de praticiens ont l’expérience requise pour une prise en charge optimale.

La clinique de la douleur interventionnelle est un des rares centres privés à pouvoir proposer l’injection de botox dans le traitement des douleurs neuropathiques. Nous avons la chance de compter, dans nos équipes médicales, des praticiens formés et expérimentés à la réalisation de cette intervention.

Comment se déroule l’infiltration de toxine botulique ?

L’infiltration de botox est réalisée par l’un de nos médecins spécialement formés. Un infirmier sera présent à ses côtés durant l’intervention.

L’injection de botox démarre par une anesthésie locale au point d’injection, à l’endroit où se manifestent les douleurs neuropathiques. L’intervention étant indolore, elle ne nécessite pas d’anesthésie générale. Le praticien se munit ensuite d’une aiguille millimétrique adaptée à l’injection de botox.

Une fois l’aiguille en périphérie des nerfs impliqués dans la neuropathie, une quantité nanométrique de toxine botulique est injectée. Elle prendra une semaine pour faire progressivement effet et diminuer l’activité des nerfs pathologiques. L’utilisation d’une quantité réduite de toxine botulique évite l’apparition d’effets indésirables graves et rend l’intervention fiable et sûre.

Pour finir, le médecin retire l’aiguille et pose un pansement compressif. La procédure est indolore pour le patient, ne laisse aucune cicatrice et ne nécessite aucune hospitalisation. 

Douleurs Neuropathiques : Pourquoi le traitement naturel par injection de botox ?

Les papiers de recherche relatifs à l’étude de l’efficacité de la toxine botulique dans les douleurs neuropathiques montrent qu’il s’agit d’une intervention efficace et sûre : la toxine botulique présente très peu de risques par elle-même, et l’efficacité sur la douleur est remarquable comparée aux alternatives médicamenteuses.

Toutefois, l’expérience et le savoir-faire du praticien sont cruciaux : La technique est différente celle utilisée classiquement dans la médecine esthétique. Ainsi, atteindre et traiter les nerfs, souvent plus profonds que les muscles, n’est pas évident. L’efficacité thérapeutique de l’injection est conditionnée par la maîtrise du praticien en charge.

Le centre interventionnel de la douleur est composé de praticiens expérimentés dont les compétences ont été reconnues. Nous leur mettons à disposition tout le matériel et soutien logistique nécessaires pour vous offrir une prise en charge de qualité, à la pointe des dernières avancées scientifiques.

 

Injection de toxine botulique : Les chiffres clés

50 à 90% de diminution de la douleur

La toxine botulique peut prendre de quelques jours à quelques semaines avant de faire effet, selon la pathologie responsable des neuropathies et la réponse individuelle au traitement. Une fois que les effets se font ressentir, la douleur est diminuée de 50 à 90% selon la pathologie. Le bénéfice sur la douleur est ensuite conservé sur le long terme.

Aucun effet indésirable notable

La toxine botulique, en quantité nanométrique, n’entraîne pas d’effets indésirables graves ni irréversibles. Elle a aussi l’avantage de ne pas interférer avec le fonctionnement du système nerveux central, dont le cerveau, ou le système digestif, contrairement aux traitements médicamenteux habituels.

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