La capsulite de l’épaule est une pathologie susceptible de limiter les gestes simples de l’épaule, pouvant aller jusqu’à la bloquer. Les facteurs de risques et mécanismes qui provoquent une capsulite sont mal compris, et donc les options de traitements disponibles étaient jusque-là très limitées.

Avec les avancées technologiques réalisées depuis le début des années 2000, les modalités d’imagerie ont énormément progressé et plusieurs articles de recherches récents en profitent pour reconsidérer ce que l’on sait sur les capsulites et mettre en lumière le traitement idéal.

Ainsi, les chiffres clés récemment sortis de plusieurs études existantes, en se basant sur l’avancée des connaissances sur les capsulites, ont pu prouver l’efficacité de l’intervention par embolisation dans le traitement des capsulites. Dans cet article, nous allons comparer l’efficacité de l’embolisation avec l’efficacité des traitements habituels de la capsulite.

Capsulite de l’épaule : Qu’est-ce que c’est ?

L’épaule est une articulation complexe. Elle correspond à l’emboîtement de la tête de l’humérus, l’os du bras, dans la glène de l’omoplate. La tête humérale et la glène de l’omoplate sont toutes les deux recouvertes de cartilage, pour protéger les surfaces osseuses en vis-à-vis. Autour de cette articulation, une capsule fibreuse, souple et élastique, vient délimiter un espace interne et externe à l’articulation.

Plusieurs contextes cliniques peuvent être responsables d’une inflammation de la capsule, appelée capsulite. Le processus inflammatoire remodèle le tissu de la capsule : Les fibres élastiques s’amenuisent et sont remplacées par des fibres de collagène, rigides et résistantes. L’inflammation est aussi responsable de la production de nouveaux vaisseaux sanguins

Les nouveaux vaisseaux sanguins, superflus, hypervascularisent la capsule. Cette hypervascularisation sensibilise les nerfs de l’articulation scapulaire. Le moindre stimulus sera capable de déclencher un signal nerveux et donc des douleurs. Ce double remodelage, des vaisseaux sanguins et des fibres de collagène, est la principale étiologie qui provoque les symptômes causés par la capsulite. Ce syndrome est fréquemment appelé le syndrome de l’épaule gelée.

Qu’est ce qui provoque une capsulite ?

Les capsulites de l’épaule sont classifiables en deux catégories : primaires ou secondaires. Les capsulites secondaires sont causées par un élément bien identifiable, tel qu’un traumatisme de l’épaule ou une opération. L’inflammation fait alors partie du processus de guérison, mais est excessive. 

Les capsulites primaires, les plus courantes, ne sont pas causées par un élément unique, mais l’imbrication de plusieurs facteurs de risques pour créer un terrain à risque. Les principaux facteurs de risque sont les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 1 ou 2, les pathologies thyroïdiennes, auto-immunes ou pulmonaires

Tous ces facteurs de risques sont associés à une altération du fonctionnement micro ou macro-vasculaire, ou du fonctionnement de la réponse immunitaire inflammatoire. Ce sont ces facteurs de risque qui provoquent la capsulite en étant responsable du remaniement vasculaire et inflammatoire de la capsule.

Capsulite de l’épaule : Quels traitements naturels existent ?

Les capsulites ont tendance à se résorber d’elles-mêmes sans séquelles. Ce processus est toutefois long, et peut prendre jusqu’à 26 mois : l’inflammation autour de la capsule de l’épaule entraînerait une néo-vascularisation et une fibrose, véritables remodelages de sa structure. Compte tenu du handicap qu’elles suscitent, laisser la guérison se réaliser progressivement sur plusieurs années n’est pas toujours envisageable ou souhaitable. A ce titre, pour la capsulite de l’épaule, plusieurs traitements ont été considérés :

  • La physiothérapie propose de mobiliser l’épaule atteinte de capsulite. L’application de pack chauffants ou refroidissants permet d’atténuer la douleur, et des exercices de renforcement et d’assouplissements étirent la capsule pour maintenir la force musculaire. Toutefois, la physiothérapie reste un traitement conservateur, qui n’accélère pas le temps de guérison naturel drastiquement.
  • L’infiltration de cortisones et le traitement par arthrographie distensive sont des injections de solutions salines contenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens, en association avec des antalgiques dans l’arthrographie distensive, au sein de la capsule articulaire. Les anti-inflammatoires atténuent le processus inflammatoire, et les antalgiques agissent directement sur la douleur. Si la qualité de vie est rapidement améliorée, des infiltrations répétées doivent être réalisées et s’accompagnent d’effets indésirables notables et de contre-indications chez certains patients.
  • L’embolisation artérielle est une intervention mini-invasive réalisée en radiologie interventionnelle. Elle détruit la néo vascularisation anormale de la capsule au cours d’une intervention en ambulatoire. Sans les vaisseaux sanguins anormaux, l’inflammation et la douleur diminuent rapidement. Cette intervention ne s’accompagne pas d’effets indésirables et a suscité l’intérêt de toute la communauté scientifique ces dernières années.

Dans la capsulite, les résultats cliniques du traitement par embolisation semblent être drastiquement supérieurs comparée aux traitements habituels, et elle a donc fait l’objet d’explorations intensives dans la recherche médicale. Nous vous proposons de les explorer dans le paragraphe suivant.

A quoi sert l’embolisation dans la prise en charge des capsulites de l’épaule ?

L’embolisation de la capsulite rétractile : restructurer la capsule au cours d’une intervention en ambulatoire

L’embolisation est un traitement naturel mini-invasif de radiologie interventionnelle. C’est une intervention rapide et indolore qui propose de boucher les artères pathologiques de la capsulite de l’épaule, le sang sera ainsi redirigé vers les autres artères. Éliminer ces mauvaises formations artérioveineuses agit sur l’hypersensibilité nerveuse et l’intensité de l’inflammation : la zone néo-vasculaire génère des cytokines inflammatoires qui provoquent la douleur dans la capsulite adhésive. L’embolisation bloque rapidement les deux processus liés à la capsulite en une intervention, et constitue un traitement de choix.

Les chiffres clés et études existantes montrent une nette diminution de la douleur dès la première semaine suivant l’embolisation. La douleur, initialement notée à 8,3/10, chute à 5.6/10 au bout d’une semaine, puis 4.6/10 au bout d’un mois, 1.8/10 au bout de 3 mois et 0.6/10 au bout de 6 mois. Les douleurs ne sont pas revenues par la suite. La diminution des douleurs est donc rapide et notable, largement au-delà de la physiothérapie. La restriction de mouvements évolue en parallèle de la douleur et est presque intégralement guérie sous 6 mois. L’amplitude de mouvement de l’épaule est recouverte sans séquelles.

Aussi, contrairement aux traitements médicamenteux, l’embolisation ne s’est pas vue accompagnée d’effets indésirables majeurs. Des effets indésirables mineurs et transitoires, comme un hématome ou des douleurs au point d’intervention ont été rapportés, et n’ont pas demandé de prise en charge particulière. 

L’embolisation présente ainsi une balance bénéfice/risque excellente : Pour la prise en charge des capsulites, son efficacité est supérieure aux traitements conventionnels, sans présenter les effets indésirables amenés par les traitements conventionnels. Toutefois, il s’agit d’une intervention technique dont le succès dépend de l’expertise du radiologue interventionnel. Sa maîtrise n’est pas encore commune en Europe, malgré son succès grandissant.

La clinique de la douleur interventionnelle est un des seuls centres privés à être en mesure de la pratiquer dans les meilleures conditions. Nos praticiens ont été pionniers dans l’utilisation de l’embolisation en pratique médicale de routine, et leurs travaux ont été récompensés de médailles à l’échelle française et américaine.

Comment se déroule l’embolisation de la capsulite ?

<h3> « L’embolisation de la capsule passe par l’injection de biomatériaux dans les artères pathologiques afin de les colmater » </h3>

A la clinique de la douleur interventionnelle, l’embolisation de la capsulite de l’épaule est réalisée par l’un de nos radiologues interventionnels en salle de radiologie interventionnelle. Un médecin-anesthésiste et un infirmier seront à vos côtés pour s’assurer de votre confort au cours de l’embolisation.

Avant la procédure, une anesthésie locale est réalisée au point de ponction artérielle, pratiquée au poignet dans l’artère radiale. La procédure est indolore et se déroule donc sous anesthésie locale. Toutefois, une sédation légère peut vous être attribuée à votre demande. Le praticien introduit ensuite un cathéter dans l’artère radiale et le remonte jusqu’à la capsule de l’épaule. 

Afin de visualiser l’avancement du cathéter dans les artères, le radiologue interventionnel utilise un guidage par fluoroscopie. Les zones focales de la douleur identifiées par le sujet sont marquées par un marqueur radio-opaque. Il visualise ainsi le circuit artériel et les zones douloureuses en temps réel. Le risque d’échec technique devient virtuellement nul. 

Une fois le cathéter remonté jusqu’aux artères pathologiques, le praticien injecte un mélange de microbilles et de colles pour les colmater. Le matériel qui les compose est biocompatible et bien toléré par le corps. L’embolisation se réalise jusqu’à ce que l’hypervascularisation distale disparaisse, tout en préservant un flux artériel normal dans l’artère sélectionnée. 

Pour finir, le radiologue interventionnel retire l’aiguille et pose un pansement compressif. La procédure est indolore pour le patient, ne laisse aucune cicatrice et ne nécessite aucune hospitalisation. 

Capsulite épaule : Les chiffres clés

24 semaines de guérison

Une guérison complète à 90% est obtenue en moyenne 24 semaines après l’intervention. La douleur chute en effet de 8.3/10 à 0.6/10 et l’amplitude de mouvement retourne à 90% de l’amplitude initiale. La perte de mobilité à l’épaule est rapidement corrigée. Ces 24 semaines sont à comparer avec les 26 mois que peut prendre la capsulite à guérir.

0 effet indésirable notable

Aucun effet indésirable grave ou ayant nécessité une attention particulière n’a été rapporté dans les chiffres clés des études existantes. Ceci est dû au guidage fluoroscopique, permettant au praticien d’être sûr de ses mouvements. Il rend le risque d’erreurs techniques nul dans les mains d’un praticien expérimenté. 

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