La radiothérapie est une technique de choix contre le cancer de la prostate. Cependant, le rectum, situé juste en arrière de la prostate, est exposé à une partie du rayonnement. La radiothérapie du cancer de la prostate peut ainsi agresser les muqueuses et entraîner des effets secondaires importants.

Plusieurs solutions ont été développées pour réduire les effets secondaires digestifs de la radiothérapie du cancer de la prostate. Parmi elles, l’hydrogel SpaceOAR est un dispositif de nouvelle génération. Il se positionne entre le tissu rectal et la prostate pour l’éloigner de la zone irradiée. Il a été évalué dans plusieurs études et a prouvé son efficacité et son innocuité.

Nous allons tout d’abord nous intéresser à son profil d’efficacité, pour ensuite revisiter la radiothérapie dans le cancer de la prostate, les effets secondaires qu’elle peut induire et les indications pour lesquelles le SpaceOAR Hydrogel est recommandé.

 

Quels résultats sur les effets secondaires avec le « SpaceOAR Hydrogel » ?

 

Plusieurs études ont évalué les résultats du SpaceOAR Hydrogel sur le développement d’effets secondaires à la suite d’une radiothérapie d’un cancer de la prostate. Une étude incluant 1011 hommes, dont 486 ayant bénéficié du SpaceOAR et 525 sujets contrôles, montre ainsi une diminution de 66% de l’irradiation rectale et ainsi une diminution de 77% des risques de développer des effets secondaires tardifs.

Une étude portant sur 3622 patients rapporte une diminution des risques de développement d’effets indésirables digestifs de 80% et une diminution des risques de développement des effets indésirables génitaux de 50%.

Ces études témoignent de l’efficacité du « SpaceOAR Hydrogel » à prévenir les complications associées à l’emploi de la radiothérapie externe.

 

Radiothérapie du cancer de la prostate: quels effets secondaires ?

La radiothérapie du cancer de la prostate a des effets secondaires, à court ou long terme, sur le rectum, la vessie et le système reproducteur. En effet, lorsque la prostate est irradiée, les tissus alentour, dont la paroi du rectum et de la vessie ou les nerfs de l’érection, encaissent une partie du rayonnement, et subissent des lésions.

Les effets à courts termes de la radiothérapie du cancer de la prostate peuvent inclure :

  • Des gênes au niveau des fesses, des diarrhées, une perte des poils pubiens, de la fatigue, ou une inflammation de la paroi de la vessie, qui peut entraîner des douleurs lors de la miction et un besoin plus fréquent d’uriner.

A long terme, la radiothérapie du cancer de la prostate peut aussi causer des troubles de l’érection :

Un risque combiné de perte de puissance érectile

  • (ED) supérieur à 50% chez les patients atteints d’une maladie à risque faible ou intermédiaire (LRM) a été identifié chez les hommes qui avaient reçu des doses équivalentes à la prostate (EQD2) globales supérieures à 150 Gy. Le risque d’ED chez les patients atteints de LRM variait considérablement, allant de 20% a 80% selon l’EQD2 globale.

Afin de réduire les effets indésirables, de nouvelles techniques ont été développées.

 

Radiothérapie de la prostate: Quelle techniques et technologies ?

La radiothérapie du cancer de la prostate s’est développée sous l’égide de nouvelles avancées technologiques en son sein : La thérapie par protons, l’IGRT (Radiologie guidée par imagerie), et l’IMRT (Modulation d’intensité du faisceau). Ces 3 avancées sont déjà utilisées pour plusieurs types de cancers, mais sont en cours d’investigations pour la radiologie du cancer de la prostate :

  • La radiologie guidée par imagerie (IGRT= Image Guided Radiation Therapy) permet d’avoir des images en temps réel de la prostate durant l’irradiation, pour s’assurer que le rayonnement n’impacte que les tissus désignés.
  • La modulation d’intensité du faisceau (IMRT= Intensity Modulated Radiation Therapy) permet de jouer sur l’intensité du rayonnement pour traiter les tumeurs en fonction de sa localisation. Le rayonnement de la radiothérapie de la prostate est plus concentré, mais il est adapté aux contours organiques, ce qui diminue le risque d’effets secondaires à court terme.

Un inconvénient persiste toutefois : L’intestin grêle reste contiguë à la prostate, et est donc à risque d’être partiellement irradiée. Comme le rectum et la prostate sont souvent en contact physique, la capacité de l’IGRT et de l’IMRT à épargner le rectum est limitée.

Afin de protéger le rectum et les intestins grêles, on utilise un espaceur biocompatible et biodégradable pour élargir l’espace entre la prostate et le rectum, protégeant les tissus en aval de la prostate :

  • L’espaceur est injecté dans le tissu avec une aiguille par une courte intervention sous anesthésie locale. Le gel est ensuite solidifié par la chaleur du corps et l’intervention se conclut sans nécessiter de points de sutures. Le gel forme un bouclier entre la prostate et le rectum et minimise les risques de dommages au rectum, avant de se résorber de lui-même avec le temps.

Le SpaceOAR Hydrogel constitue ainsi la principale avancée technologique dans la prévention des effets secondaires associés à la radiothérapie du cancer de la prostate.

 

Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?

Le cancer de la prostate est la prolifération anormale de cellules issues de la prostate, une glande située dans le bas de l’abdomen, entre la vessie et le rectum. Au cours du vieillissement normal, ou en raison de facteurs génétiques ou du mode de vie, il est possible que les cellules de cette glande connaissent un processus de mutation, et prolifèrent anarchiquement pour donner naissance à un cancer de la prostate. Ces mutations stimulent alors la croissance cellulaire, contrairement aux cellules normales, provoquant l’apparition d’une masse tumorale.

Il s’agit d’une tumeur maligne, qui a initialement une croissance locale, avant de pouvoir s’échapper de la glande pour disséminer des cellules cancéreuses à d’autres régions du corps. Le risque de survenue d’un cancer de la prostate est influencé par l’âge, la génétique et le mode de vie, et concerne essentiellement les hommes de plus de 50 ans. D’un point de vue épidémiologique, il s’agit d’un cancer majeur, qui est à l’origine de 15% des décès par cancer. Il est la quatrième cause de décès par cancer en France.

Afin d’éviter ses conséquences létales, divers traitements sont disponibles pour enrayer les cellules mutées.

 

Cancer de la prostate: quels traitements ?

Le cancer de la prostate peut être traité par chirurgie, traitement hormonal, chimiothérapie ou radiothérapie.

  • La chirurgie est une intervention majeure qui présente un risque de complications, notamment au niveau du rectum, et peut entraîner des problèmes d’érection et de continence.
  • Les traitements hormonaux, bien que efficaces, entraînent des effets secondaires importants en diminuant la production d’hormones masculines, telles que la perte de libido, la prise de poids et l’ostéoporose.
  • La chimiothérapie utilise des médicaments pour tuer les cellules cancéreuses, mais elle a des effets secondaires systémiques et n’est pas toujours efficace dans le cancer de la prostate.
  • La radiothérapie du cancer de la prostate est une méthode qui a gagné en popularité grâce à ses avancées technologiques et médicales. Elle permet de délivrer une dose élevée de rayonnement directement dans la tumeur, ce qui permet de détruire les cellules cancéreuses tout en préservant les tissus sains.

La radiothérapie présente des avantages majeurs dans le traitement du cancer de la prostate par rapport à la chirurgie, aux traitements hormonaux et à la chimiothérapie. Elle est moins invasive que la chirurgie et n’entraîne pas de risque de complications au niveau du rectum. Pour cette raison, elle est de plus en plus populaire dans le traitement du cancer de la prostate.

 

Qu’est-ce que la radiothérapie du cancer de la prostate ?

La radiothérapie est une modalité thérapeutique indiquée dans les cancers localisés de la prostate, qui vise à détruire les cellules cancéreuses en endommageant leur ADN. La radiothérapie (RT) est utilisée pour traiter les hommes atteints d’un cancer de la prostate et donne des résultats similaires à ceux de la chirurgie pour les patients présentant une maladie à risque faible ou intermédiaire et améliore la survie lorsqu’elle est associée à une thérapie de privation d’androgènes (ADT) pour les maladies à haut risque.

Il existe deux modalités pour réaliser un traitement par radiothérapie du cancer de la prostate :

  • La radiothérapie externe du cancer de la prostate est la modalité la plus répandue : Elle utilise des rayons X, gamma ou des particules chargées pour cibler les tumeurs à travers la peau du patient. Le rayonnement est délivré à l’aide d’une machine à distance. La radiothérapie externe du cancer de la prostate a l’avantage d’être un traitement non invasif, contrairement à la curiethérapie interstitielle, mais est plus sujette à des effets secondaires à court terme.
  • La curiethérapie est la deuxième modalité la plus utilisée. Elle a été décrite plus tôt dans l’histoire de la radiothérapie du cancer de la prostate. Des implants radioactifs sont placés directement dans ou près de la tumeur. Ils émettent des rayonnements continus à faible distance, afin de maximiser la dose reçue par les cellules cancéreuses tout en épargnant les tissus sains. Toutefois, ils posent des problématiques techniques pour les localiser, et pour définir une “zone de non-équivalence biologique”, c’est-à-dire des tissus sains à ne pas traiter.

Toutefois, comme beaucoup de traitements médicaux, la radiothérapie du cancer de la prostate présente des effets secondaires, notamment des irritations de la peau, de la fatigue, des troubles urinaires, et des lésions rectales.

 

Pour conclure:

La lutte contre le cancer de la prostate nécessite une approche combinée de technologies et d’innovations médicales. Le « SpaceOAR Hydrogel » s’est révélé être une avancée prometteuse dans le domaine de la radiothérapie du cancer de la prostate, offrant aux patients une meilleure qualité de vie et des effets secondaires réduits. Toutefois, comme pour tout traitement, il est essentiel d’être bien informé et de discuter avec son médecin des meilleures options disponibles.

Quelques réflexions sur l’avenir :

À mesure que la recherche avance, il est probable que de nouvelles techniques et innovations continueront d’émerger, offrant des options de traitement encore meilleures pour les patients atteints de cancer de la prostate. L’intégration de l’intelligence artificielle et des technologies d’analyse de données pourrait également jouer un rôle majeur dans l’optimisation des traitements, la prévision des résultats et la personnalisation des soins pour chaque patient.

 

FAQ sur le « SpaceOAR Hydrogel » :

Comment est appliqué le « SpaceOAR Hydrogel » ?

Sous anesthésie locale ou générale, un spécialiste injecte le gel via une petite aiguille entre la prostate et le rectum.

Combien de temps le « SpaceOAR Hydrogel » reste-t-il en place ?

Il reste en place pendant environ 3 mois après l’injection, puis il est naturellement absorbé et éliminé par le corps.

Tous les hôpitaux proposent-ils ce traitement ?

Non, il est essentiel de discuter avec son oncologue de la disponibilité du « SpaceOAR Hydrogel ».

Y a-t-il des contre-indications à l’utilisation du « SpaceOAR Hydrogel » ?

Comme pour toute procédure médicale, il peut y avoir des contre-indications. Il est crucial de consulter un spécialiste pour évaluer la pertinence de cette méthode pour chaque patient.