Névralgie d’Arnold ou névralgie occipitale : symptômes, causes et diagnostics
La névralgie d’Arnold, également appelée névralgie occipitale, est une affection neurologique qui affecte le nerf d’Arnold, provoquant des douleurs intenses et persistantes à l’arrière de la tête. La névralgie d’Arnold, souvent méconnue, est causée par une variété de facteurs, parmi lesquels on retrouve des traumatismes, des tensions musculaires et même le stress.
Les symptômes de la névralgie d’Arnold sont peu spécifiques, ce qui rend le diagnostic difficile à poser dans la mesure où ils peuvent évoquer un grand nombre de pathologies plus communes. Les retentissements sociaux et professionnels de la névralgie occipitale peuvent être sévères tant les douleurs peuvent impacter la qualité de vie et les activités quotidiennes.
Si elle bénéficie désormais de stratégies thérapeutiques efficaces, il est important de comprendre les mécanismes physiopathologiques sous-tendant la névralgie d’Arnold pour éliminer les autres causes de douleurs possibles, accélérer son diagnostic et prévenir ses complications.
Qu’est-ce que la Névralgie d’Arnold ?
La névralgie d’Arnold est une condition pathologique caractérisée par une douleur chronique dans la région occipitale de la tête, se propageant souvent vers le front. Cette douleur est le résultat d’une irritation, d’une inflammation ou d’un dommage au nerf d’Arnold, qui est le nerf sensitif majeur du cuir chevelu, à l’arrière de la tête.
Le nerf d’Arnold passe à proximité de 3 muscles cervicaux responsables des mouvements de la tête. Le spasme de ces muscles peut comprimer le nerf et initier un processus inflammatoire. Ce nerf passant également à proximité du rachis cervical, une arthrose cervicale, une hernie discale ou un traumatisme du cou et de la tête peuvent aussi comprimer le nerf d’Arnold et l’enflammer. La présence de facteurs environnementaux, comme le stress, ou l’adoption d’une mauvaise posture cervicale, sont des facteurs supplémentaires qui peuvent être responsables de la névralgie d’Arnold et ses complications, sans que l’on retrouve de cause compressive.
Lorsque le nerf d’Arnold est irrité ou comprimé, il relargue des substances pro-inflammatoires, qui ont pour conséquence d’hyper sensibiliser les récepteurs de la douleur qui se trouvent tout le long du nerf. Cette hyperexcitabilité neuronale renvoie au cerveau un signal douloureux anormal, à l’origine de la douleur intense et persistante caractéristique de la névralgie d’Arnold. Cette inflammation décrit alors deux cycles d’auto-entretien des douleurs : l’activation prolongée des récepteurs nociceptifs induit une plasticité neuronale qui facilite d’autant plus la genèse des douleurs de la névralgie d’Arnold et ses complications, et l’inflammation cause elle-même un œdème local qui comprime d’autant plus le nerf, et augmente l’inflammation.
Puisque la névralgie d’Arnold a la caractéristique de pouvoir s’auto-entretenir, il est nécessaire de bénéficier d’une prise en charge médicale pour couper court aux douleurs. Toutefois, puisque la névralgie d’Arnold est fréquemment confondue avec d’autres pathologies, le patient joue un rôle crucial dans son identification afin d’accélérer le diagnostic et éviter une errance médicale.
Névralgie d'Arnold: quels symptômes ?
La névralgie d’Arnold et ses complications sont caractérisées par une variété de symptômes résultant de l’inflammation des nerfs occipitaux majeurs et mineurs. Ces nerfs, qui émanent de la colonne cervicale supérieure, innervent l’arrière de la tête et le cuir chevelu. Lorsqu’ils sont irrités ou enflammés, ils provoquent des douleurs lancinantes ou pulsatiles, qui peuvent irradier de la base du crâne vers le sommet et les côtés de la tête. La douleur peut être déclenchée ou aggravée par des activités spécifiques, comme les mouvements du cou, le toucher du cuir chevelu ou même par l’exposition à des températures froides. Elles peuvent s’accompagner de paresthésies à type de brûlures ou décharges électriques dans la nuque.
Si la douleur par elle-même n’aiguille pas spécifiquement vers une névralgie d’Arnold, les symptômes accompagnateurs peuvent être des indices cruciaux. La névralgie occipitale s’accompagne ainsi fréquemment par :
- Une photophobie : L’exposition à la lumière majore les céphalées ou provoque une douleur oculaire lors des épisodes de crises. Plonger le patient souffrant de névralgie d’Arnold dans le noir permet ainsi une relative amélioration des symptômes.
- Une douleur s’étendant jusqu’au front et derrière les yeux. C’est souvent une douleur unilatérale, c’est-à-dire qu’elle affecte un seul côté de la tête, et peut être bilatérale dans certains cas. Ce trajet global de l’arrière du crâne jusqu’à l’œil est assez évocateur d’une névralgie d’Arnold.
- Une sensibilité du cuir chevelu : Le nerf d’Arnold étant le nerf responsable de son innervation, le cuir chevelu peut devenir sensible, douloureux au toucher et à l’effleurement. La présence de ce symptôme en présence de céphalées permet d’aiguiller le diagnostic en faveur d’une névralgie d’Arnold plutôt qu’en faveur de crises migraineuses ou d’origine musculaire aux douleurs.
Un tableau clinique présentant une association plus ou moins complète de ces symptômes permet d’aiguiller le praticien à suspecter une névralgie d’Arnold. Il faudra alors s’atteler à identifier les causes pouvant expliquer le développement de la névralgie d’Arnold avant de procéder à une exploration diagnostic plus avancée.
Névralgie occipitale (névralgie d'arnold) : Causes et facteurs de risques
La névralgie occipitale est une condition pouvant être causée par des facteurs mécaniques, chimiques ou neurologiques. A cela, une susceptibilité génétique ou anatomique peut également favoriser son développement. Ainsi, 5 principales pistes sont à chercher par le praticien pour expliquer la survenue des névralgies d’Arnold :
- Une compression nerveuse : C’est la cause la plus fréquente de la névralgie d’Arnold et de ses complications. La compression mécanique du nerf occipital est soit causée par des tensions musculaires dans le cou, soit par des antécédents structurels de la colonne vertébrale, tels que l’arthrose cervicale ou les hernies discales, dont le praticien doit avoir connaissance pour établir un lien entre les céphalées et le nerf d’Arnold.
- Un traumatisme : Les traumatismes à la tête ou au cou, dont les blessures sportives, les accidents de voiture ou un coup direct à la tête, peuvent également provoquer une névralgie d’Arnold en endommageant directement le nerf occipital.
- Inflammation : Les maladies inflammatoires, comme les infections, l’arthrite rhumatoïde, les réactions auto-immunes, ou la fibromyalgie, peuvent atteindre la région occipitale du crâne, initier la névralgie d’Arnold, qui va alors pouvoir s’auto entretenir.
- Facteurs anatomiques : Dans certains cas, les nerfs occipitaux peuvent être plus longs, ou des vaisseaux sanguins anormaux peuvent se former autour des nerfs et créer des boucles, ce qui rend le nerf à risque de donner des névralgies, même en l’absence de pathologies ou de traumatisme sous-jacent.
- Facteurs génétiques : Des études suggèrent qu’il peut exister une prédisposition génétique à l’origine directe des névralgies d’Arnold. Des formes familiales peuvent exister, et la présence d’une névralgie d’Arnold dans un membre de la famille devrait faire d’autant plus suspecter une névralgie d’Arnold en présence de certains symptômes évocateurs.
La névralgie d’Arnold et ses complications peuvent être provoquées par la coexistence de plusieurs de ces causes au sein d’un même patient. Leur identification est cruciale pour écarter les diagnostics différentiels de la névralgie d’Arnold dont les symptômes peuvent porter à confusion, mais dont les causes et facteurs de risques sont différents, comme les migraines ou les céphalées de tension.
Névralgie occipitale : quels diagnostics ?
3 grandes modalités diagnostiques sont employées pour identifier la névralgie occipitale. Plusieurs étapes sont généralement nécessaires pour confirmer le diagnostic de névralgie d’Arnold, et il peut être intéressant d’en associer plus d’une pour progressivement éliminer les autres causes possibles jusqu’à aboutir à un diagnostic de certitude. Ainsi, le diagnostic va souvent se structurer autour de :
- Un examen physique : Première étape pour diagnostiquer la névralgie d’Arnold. La sensibilité du cuir chevelu est évaluée à la recherche d’une altération sensitive et nociceptive : Certains points sensibles sont évalués le long du nerf occipital et un examen de la structure de la colonne cervicale doit être réalisé.
- Examens d’imagerie : Elle permet de confirmer le diagnostic de névralgie d’Arnold et d’exclure d’autres causes possibles de la douleur. Une IRM (imagerie par résonance magnétique) ou un scanner sont les imageries préférentielles, puisqu’elles permettent d’examiner en détail les structures de la colonne cervicale et du crâne, ainsi que les vaisseaux sanguins. Ces examens permettent d’identifier des compressions nerveuses ou des anomalies anatomiques qui échapperaient à l’examen physique.
- Bloc nerveux : Diagnostic de certitude, le bloc nerveux occipital permet de confirmer ou non le rôle du nerf d’Arnold. L’injection d’un anesthésique local autour du nerf occipital est réalisée. Si le patient ressent un soulagement de la douleur à la suite de cette injection, le rôle du nerf d’Arnold est formellement identifié et un traitement pourra être initié.
Puisqu’un nombre vaste de pathologies communes peuvent être confondues avec une névralgie d’Arnold et ses complications, procéder à cette marche diagnostic permet d’éliminer progressivement les pathologies alternatives responsables de douleurs cervicales jusqu’à ce qu’il ne reste que le nerf d’Arnold à suspecter. Plusieurs stratégies thérapeutiques, ciblées sur le nerf d’Arnold, pourront alors être discutées entre le praticien et le patient.
Névralgie d'Arnold: quels traitements possibles ?
Le traitement de la névralgie d’Arnold et ses complications est multidimensionnel, puisqu’il vise à réduire la douleur, réduire l’inflammation pour limiter les récidives et éliminer les facteurs de risques à l’origine de l’entretien de la névralgie. Ainsi, le traitement de la névralgie d’Arnold et ses complications peut combiner :
- Des médicaments : Les analgésiques prennent en charge les crises aigües, et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont utilisés pour limiter l’inflammation associée à la névralgie d’Arnold. Lorsqu’un spasme musculaire est à l’origine de la compression du nerf, les relaxants musculaires peuvent temporairement prendre en charge la névralgie. Si ce sont des stratégies efficaces, elles ne le sont que temporairement, et leur usage à moyen ou long terme entraîne des effets indésirables.
- Bloc nerveux : Le bloc nerveux occipital consiste à injecter un anesthésique local en association avec des corticostéroïdes autour du nerf occipital. Plus efficace que les médicaments mais moins aisée d’utilisation, elle permet de prendre temporairement en charge la douleur et l’inflammation. Elle doit être répétée fréquemment pour garder son efficacité.
- La thérapie physique : Si la cause de la névralgie d’Arnold est mécanique, la thérapie physique peut améliorer les symptômes en renforçant les muscles du cou, afin d’améliorer la posture et réduire la tension musculaire de repos.
- Gestion du stress : Si la cause de la névralgie d’Arnold est le stress, des techniques de relaxation comme la méditation, la respiration profonde et le yoga peuvent être utiles pour éviter les crises aigües et minimiser la douleur.
- Chirurgie : Pour les névralgies résistantes aux traitements ou pour lesquelles les modalités thérapeutiques sont limitées, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Néanmoins, son usage est remis en question depuis le développement d’interventions mini-invasives dont l’efficacité est similaire et le profil de sûreté excellent, comme la cryoneurolyse.
Ainsi, l’éventail thérapeutique reste maigre, dans la mesure où les traitements médicamenteux ont une efficacité fugace et où les thérapies physiques ou anxiolytiques ne sont actives que sur certains types de névralgies d’Arnold. La névralgie d’Arnold a ainsi acquis une réputation de pathologie incurable ou résistante, mais ce paradigme change depuis le développement au cours des dernières décennies de la cryoneurolyse.
Un traitement mini invasif, par cryoneurolyse
La cryoneurolyse est un procédé qui consiste à utiliser l’application de températures extrêmement basses pour interrompre la conduction des nerfs. Dans le cas du nerf d’Arnold, la cryoneurolyse peut être utilisée pour réduire la douleur et les symptômes associés.
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